Paris retrouve sa première enceinte médiévale
23/4/15 .- http://www.inrap.fr/
Paris retrouve sa première enceinte médiévale
Une fouille rue de Rivoli révèle actuellement les vestiges de la première enceinte médiévale de Paris. Une équipe de l'Inrap dégage un profond fossé sur une parcelle enclavée dans un îlot d'immeubles. Cette fortification de terre et de bois était constituée d'un fossé, doublé par un talus supportant probablement une palissade en bois. La levée de terre et les pieux ont été arasés dès l'abandon de l'enceinte, le sous-sol parisien n'en livrant aucune trace. En revanche, le fossé est conservé sous le bâti parisien actuel et est mis au jour.
La seule enceinte parisienne à n’avoir conservé aucun vestige
Sur une vingtaine de mètres de long, ce fossé au profil en V est large d'une douzaine de mètres et profond de 3. Il s'agit d'un fossé sec. Seule enceinte de la capitale à n'avoir conservé aucun vestige construit, elle était la moins bien documentée. Longtemps restée imprécise, elle fut tantôt dénommée « enceinte carolingienne », tantôt « enceinte du XIe siècle ». Seconde enceinte de Paris, elle se situe entre celle de la fin de l'Antiquité (début du IVe siècle, sur l'île de la Cité) et celle de Philippe Auguste (vers 1200, sur les deux rives). À partir du Xe siècle, et après les invasions normandes, notamment le siège de Paris de 885-886, la rive droite connaît un important essor économique et urbain. La nécessité de la protéger s'impose alors.
À la recherche du tracé perdu
Après sa destruction, le souvenir de cette enceinte est perdu. Au XVIIIe siècle, des historiens subodorent son existence, tentent d'en cerner le tracé au travers de la toponymie : porte Baudoyer, archet Saint-Merri… Différents tracés ont été proposés, fondés sur l'étude des formes parcellaires. Aujourd'hui, les chercheurs s'accordent sur une enceinte qui englobe à l'est l'église Saint-Gervais, au nord l'église Saint-Merri et l'église Sainte-Opportune (aujourd'hui disparue), puis suivant l'axe de la rue de la Ferronnerie, vient enfin protéger l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Ce dernier tronçon a été le plus discuté, certains auteurs proposant une enceinte plus petite se refermant au niveau du Châtelet, laissant Saint-Germain-l'Auxerrois hors les murs. La découverte du fossé de la rue de Rivoli confirme le tracé du fossé pour sa partie orientale.
Qui édifia la première enceinte de la rive droite de Paris ?
La datation de cet ouvrage défensif, son contexte politique, restent à préciser. Cette enceinte aurait-elle subi l'assaut de la grande armée viking lors du siège de 885-886 ? Cette hypothèse n'est aujourd'hui plus défendable. Les premiers indices le datant des Xe-XIe siècles ont été recueillis en 1995, lors d'une fouille de l'Afan
15 rue du Temple. Les éléments céramiques de la fouille de la rue de Rivoli permettront d'en préciser la chronologie.
Faut-il par exemple, l'attribuer à Eudes, comte de Paris lors du siège, puis élu roi de 888 à 893, ou à son frère Robert, encore plus brièvement roi en 922-923, voire à Hugues Capet à la fin du Xe siècle ? Le Xe siècle est en effet une période charnière qui voit l'affaiblissement des souverains carolingiens et l'essor des Robertiens (comtes de Paris et ancêtres des Capétiens).
Contrôle scientifique
Service régional de l'Archéologie (Drac Île-de-France)
Responsable scientifique
Xavier Peixoto, Inrap
Une fouille rue de Rivoli révèle actuellement les vestiges de la première enceinte médiévale de Paris. Une équipe de l'Inrap dégage un profond fossé sur une parcelle enclavée dans un îlot d'immeubles. Cette fortification de terre et de bois était constituée d'un fossé, doublé par un talus supportant probablement une palissade en bois. La levée de terre et les pieux ont été arasés dès l'abandon de l'enceinte, le sous-sol parisien n'en livrant aucune trace. En revanche, le fossé est conservé sous le bâti parisien actuel et est mis au jour.
La seule enceinte parisienne à n’avoir conservé aucun vestige
Sur une vingtaine de mètres de long, ce fossé au profil en V est large d'une douzaine de mètres et profond de 3. Il s'agit d'un fossé sec. Seule enceinte de la capitale à n'avoir conservé aucun vestige construit, elle était la moins bien documentée. Longtemps restée imprécise, elle fut tantôt dénommée « enceinte carolingienne », tantôt « enceinte du XIe siècle ». Seconde enceinte de Paris, elle se situe entre celle de la fin de l'Antiquité (début du IVe siècle, sur l'île de la Cité) et celle de Philippe Auguste (vers 1200, sur les deux rives). À partir du Xe siècle, et après les invasions normandes, notamment le siège de Paris de 885-886, la rive droite connaît un important essor économique et urbain. La nécessité de la protéger s'impose alors.
À la recherche du tracé perdu
Après sa destruction, le souvenir de cette enceinte est perdu. Au XVIIIe siècle, des historiens subodorent son existence, tentent d'en cerner le tracé au travers de la toponymie : porte Baudoyer, archet Saint-Merri… Différents tracés ont été proposés, fondés sur l'étude des formes parcellaires. Aujourd'hui, les chercheurs s'accordent sur une enceinte qui englobe à l'est l'église Saint-Gervais, au nord l'église Saint-Merri et l'église Sainte-Opportune (aujourd'hui disparue), puis suivant l'axe de la rue de la Ferronnerie, vient enfin protéger l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Ce dernier tronçon a été le plus discuté, certains auteurs proposant une enceinte plus petite se refermant au niveau du Châtelet, laissant Saint-Germain-l'Auxerrois hors les murs. La découverte du fossé de la rue de Rivoli confirme le tracé du fossé pour sa partie orientale.
Qui édifia la première enceinte de la rive droite de Paris ?
La datation de cet ouvrage défensif, son contexte politique, restent à préciser. Cette enceinte aurait-elle subi l'assaut de la grande armée viking lors du siège de 885-886 ? Cette hypothèse n'est aujourd'hui plus défendable. Les premiers indices le datant des Xe-XIe siècles ont été recueillis en 1995, lors d'une fouille de l'Afan
15 rue du Temple. Les éléments céramiques de la fouille de la rue de Rivoli permettront d'en préciser la chronologie.
Faut-il par exemple, l'attribuer à Eudes, comte de Paris lors du siège, puis élu roi de 888 à 893, ou à son frère Robert, encore plus brièvement roi en 922-923, voire à Hugues Capet à la fin du Xe siècle ? Le Xe siècle est en effet une période charnière qui voit l'affaiblissement des souverains carolingiens et l'essor des Robertiens (comtes de Paris et ancêtres des Capétiens).
Contrôle scientifique
Service régional de l'Archéologie (Drac Île-de-France)
Responsable scientifique
Xavier Peixoto, Inrap
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